bof

Publié le par June Prune

J'ai déjà déversé ma haine contre les journaux gratuits. Oui, mais je recommence.

Levée tôt pour aller surveiller l'épreuve de mathématiques du bac scientifique. Un peu le trac avant de découvrir les sujets - mes petits élèves vont-ils y arriver - leur ai-je bien fait réviser ci - a-t-on fait assez d'exercices de ça - vont-ils surmonter leur stress... Le métro très calme du petit matin. Barcella et Pierre Lapointe dans les oreilles. Les yeux fermés pour profiter d'un ultime demi-sommeil, et pour ne pas voir le collègue collant et bavard qui monte trois stations plus tard à la même porte alors qu'on fait bien attention d'en changer tous les matins. Les yeux qui s'ouvrent pour vérifier le nom de la station. La tête qui a oublié de tourner. Les yeux qui regardent donc le siège d'en face. Prof, c'est bof. Quoi ? QUOI ? WTF ? WTHell ? Paper, bloody paper. Putain de journal gratuit à la con. (*)

Pas le temps ni surtout l'envie de trouver un exemplaire du journal pour lire l'article et pouvoir critiquer avec de meilleurs arguments que : les gratuits c'est plein de pub et superficiel, c'est nul. Et puis ce sont déjà d'excellents arguments, je doutais de pouvoir faire mieux.

Et puis j'ai croisé mes petits élèves tout stressés, il était beaucoup plus important que je papote avec eux à grands coups de Bonne chance, Bon courage, Ben alors tu n'as aucune raison de t'inquiéter, tu as parfaitement le niveau, enfin ! (**)

J'ai fini par parcourir l'article, qui était posé bien en évidence au milieu de la salle des profs toute la matinée. Le titre n'est pas tout à fait celui que je cite plus haut, mais peu importe. Ils font un article sur le fait qu'il y a eu cette année une baisse du nombre de candidats aux concours de recrutement de l'éducation nationale. En mentionnant à peine les changements de calendrier des concours, la masterisation, la disparition réforme de la formation des enseignants. Et en tartinant leurs colonnes de sociologie de comptoir, à base de : la violence c'est de plus en plus dur, les jeunes c'est plus ce que c'était, les jeunes profs on les envoie au casse-pipe.

Même moi ici, avec ma plume tremblotante de scientifique handicappée de la dissert', avec mon blog rose de gentille féministe qui ne lit qu'1 communiqué des syndicats enseignants sur 10, j'ai l'impression d'être mieux documentée et de dire moins de bêtises.

Aujourd'hui, je voulais expliquer que le niveau monte et que le bac est de plus en plus difficile, ou alors pleurer la disparition des homothéties au lycée, ou alors hurler contre la disparition des mathématiques en filière littéraire. Mais non, remerciez les torchons gratuits des transports.

 

(*) Oui, des gros mots ici. Et des gros mots sexistes en plus. Comme tous les gros mots ou presque, c'est pour ça que j'évite. À l'écrit, parce qu'à l'oral j'ai plus de mal à les éviter, et que j'aime bien dire des trucs qui ne sont pas jolis dans la bouche d'une jeune fille comme disait ma grand-mère.

(**) Il faut voir leurs têtes quand je dis ça, ils n'en reviennent pas, il faut croire que c'est la première fois de l'année que je les encourage. Mais non. Si ? Ok, ce sera mon principal axe de progrès dès septembre.

 

 

Les fesses pour qu'elles tortillent, le professeur pour les leçons.

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P
<br /> Faut les prendre pour ce qu'ils sont, un simple passe-temps. Mais il n'y a pas de presse qui ne se lise sans un esprit critique, et désormais, cet esprit critique ne s'exerce plus.<br /> Faute à pas de temps, manque de curiosité, de culture, d'envie ?<br /> Le lecteur devrait être dans le même état d'esprit que le journaliste : croiser ses sources.<br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Faute à l'école qui n'apprend pas (plus ?) aux enfants à devenir des citoyens...<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> L'article était bidon, rassure toi... Moi aussi, ça m'a sauté aux yeux dans le RER.<br /> <br /> <br />
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