bêtises

Publié le par June Prune

J'adore les math, malgré la souffrance des concours qui aurait pu m'en détourner, m'en dégoûter pour toujours. Mais j'ai passé ce cap.
J'adore les math pour leur côté ardu et ingrat.
J'adore les math pour la jouissance presque physique d'arriver à un résultat.
J'adore les math pour leur pureté, leur beauté.
J'adore les math parce qu'elles ne sont pas sexy. (Elles sont mieux.)
J'adore les math pour l'abstraction, cette échappatoire, déconnection totale de la médiocrité de la vie.

Alors j'aimerais bien ne pas dire de bêtises sur les profs de math ou les matheux en général. Mais malheureusement, à part deux ou trois amis, le constat est triste : problèmes de sociabilité conscients (misanthropie marquée) ou inconscients, grand complexe de supériorité, incapacité à adopter une attitude professionnelle (travail d'équipe, politesse, ouverture à l'autre), sexisme...
En fait, je crois que le pire, ce qui fait que, contrairement à ce que je suis dans la vie en général, je perds toute indulgence et empathie, c'est la misogynie de ce milieu. De la part des hommes comme des femmes. Un prof d'info en prépa qui ne répond à mes questions qu'après avoir vérifié que j'avais bien ouvert le logiciel, des co-étudiants qui ne prennent pas en compte mes idées lors d'un travail de groupe (au final c'était souvent mon idée, qui marchait, tant pis pour eux), un collègue qui préférait regarder mon décolleté (pourtant très sage au boulot) plutôt que de participer à un débat sur le sujet du prochain bac blanc (mais du coup il disait oui à tout, c'était pratique), une collègue savamment mal fagotée qui me demande ironique si j'ai fait les soldes alors qu'elle parle Pythagore et Thalès avec les hommes, un collègue qui ne se remet pas de savoir que je (fille, plutôt jeune, qui a l'air d'avoir une vie hors-boulot) donne des colles en prépa alors que personne ne lui a proposé à lui. Et j'en passe.

Et j'adore les math et les matheux pour les exceptions.

(alors en fait pour prouver qu'une proposition est fausse, il suffit de trouver un contre-exemple, c'est-à-dire en langage courant une "exception", je peux vous donner un exercice typique de ce genre de démonstration
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non allez j'arrête, vu le succès remporté par mon article sur les dominos de Berlin, faudrait pas que je sois trop récurrente hahaha, sinon vous allez tous partir, et moi, j'arriverais jamais à mon deux-centième commentaire)


J'ai le cœur d'une baroudeuse.
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M
<br /> La mysoginie...Ah vaste sujet... que je cotoie tous les jours moi aussi! Du prof en école, qui nous dit de se réorienter parce que le métier d'ingénieur c'est pas fait pour les femmes.. peut-etre<br /> si en pharmacie.. et encore faut voir...<br /> Au boulot, les blagues que l'on ne se permettrait pas avec un homme: un directeur qui pour vous présenter à ses brillants collègues dit "voilà une fille, qui fait mentir sur les blondes!".. vous<br /> imaginez la phrase " voilà un homme, qui fait mentir sur les belges".. c'est un peu comme "les blondes, tant qu'il n'y en a qu'une"...<br /> Et alors arrive le jour où vos collègues apprennent que vous êtes enceinte.. et là vous n'êtes plus bonne à rien...<br /> Et après les gens qui vous disent "comment , mais tu vas reprendre le boulot? avec un bébé si petit? Tu vas l'abandonner à la crèche?Tu prends un mi-temps au moins?" Pas une seule fois on a posé la<br /> question au papa<br /> C'est terrible parcequ'au bout d'un moment ça rentre dans la tête! Et on culpabilise: suis-je une bonne maman? Ai-je vraiment les épaules pour mon métier?... doute.. doute..doute<br /> <br /> En tous cas, 3 séances de formation à dispenser.. je vous admire chers profs... vous avez une patience d'ange!!!<br /> J'aurai jamais pu faire votre job..<br /> <br /> Dis moi June, as-tu vu la nouvelle chaine de TV qui porte ton nom??? Spécial pour les filles!!<br /> <br /> <br />
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J
<br /> Oui j'ai vu c'est trop un nom à la mode je suis blasée (non mais c'est quoi ce langage, June ?)<br /> <br /> A mon avis ce que tu décris est pire, car les profs en général ils essaient au moins de faire semblant de pas être sexistes. Et puis c'est ce genre de gars qui donne toujours des noms de filles aux<br /> logiciels (Pam, Stéfanie, Simone, tu imagines travailler sur le logiciel roland ou gérard ? ou même seb ou vincent ?)<br /> <br /> Oui tu es une bonne (excellente) maman... et oui, tu as les épaules pour ton métier !<br /> <br /> <br />
B
<br /> tu aimes les maths, il n'y a pas de doute, et tu le cries bientôt sur tous les toits! le nombre les formules la théorie comme échappatoire à un monde qui ne serait pas à ton gout!<br /> la sublimation par les maths, Freud lui-même n'y avait pas pensé!<br /> <br /> <br />
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J
<br /> Freud ne m'a pas eue comme prof de math, c'est pour ça !<br /> <br /> <br />
S
<br /> Je suis étonnée de la misogynie en milieu matheux... En physique, tout n'est pas parfait et il y a aussi des exceptions, mais je trouve au contraire qu'il y a une certaine ouverture d'esprit de ce<br /> côté-là.<br /> <br /> <br />
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J
<br /> Personnellement je suis particulièrement sensible au sexisme ordinaire, quotidien. Je pense être un peu pénible pour mon entourage, d'ailleurs. Et je remarque juste qu'il y en a un peu plus chez<br /> les matheux. Mais évidemment je n'ai fait aucune étude sociologique !<br /> Tant mieux si en physique c'est mieux !<br /> <br /> <br />